[Juillet 2015] Apprendre à voir les choses en grand
Bonjour à toutes et à tous,
bienvenue dans cette rétrospective mensuelle. J'espère qu'elle vous plaira.
Le voyage commence... depuis mon balcon. J'aime de plus en plus saisir la beauté du monde au plus près de chez moi. En voici un aperçu
Le ciel est chargé mais l'oiseau l'anime tandis que la lumière ne semble pas vouloir se laisser étouffer par la grisaille.
Les rayons percent le manteau nuageux, signe d'espoir par les temps qui courent...
Nous sommes comme à l'aube d'un nouveau monde, d'une nouvelle ère avec ce soleil levant.
Et les martinets animent déjà les airs avec leur ballet incessant.
L'hibiscus offert par mes amis du théâtre se porte bien et dresse sa parabole vers l'astre du jour.
Un milan noir passe même tout près de mes fenêtres !
Pendant ce temps-là, le basilic dans la cuisine attend d'être dégusté et libère son parfum délicieux.
Parmi les grands moments vécus, une montée au Puy de Dôme qui m'a permis de faire la rencontre d'un être rare. Voici l'apollon, sur le Sentier des Muletiers. Emotion du tête-à-tête.
Non loin de là, cette belle gentiane jaune dresse ses grandes tiges sur fond de puys ancestraux. Elle peut vivre jusqu'à 50 ans et mettre 10 ans à fleurir. Dans la vie, il faut savoir être patient ! Et c'est ainsi qu'on atteint les sommets !
Autre balade, autres découvertes, autres frémissements de l'âme : j'ai testé mon nouvel objectif macro (Sigma 105mm, pour les intimes) dans les Gorges de l'Artière, à Ceyrat.
Un carabe doré (de la famille des coléoptères) est passé sur le chemin, étincelant et affairé.
J'ai appris à chercher grâce à ce matériel la grandeur des petites choses, notamment en me rendant en des lieux très accessibles, comme le Parc Thermal de Royat et ses alentours. Pour réussir ces photos, il est indispensable de savoir ralentir le rythme, prendre son temps et ouvrir -j'ose le dire- son cœur au monde.
Plusieurs des images précédentes ont été prises au bord de la route ou sur un parking. Je rends grâces aux équipes des employés municipaux qui proposent ainsi au macrophotographe des terrains à explorer quasiment infinis !
J'ai pu croiser des oiseaux comme le cincle plongeur ou la bergeronnette des ruisseaux au Parc Thermal mais aussi cette jolie mésange bleue.
Notre promenade se poursuit dans l'Allier où j'ai eu la joie non seulement de participer au festival Photosynthèse de Saint-Pourçain (à la fin duquel mon chat forestier a reçu une mention encourageante du jury pour son regard) mais aussi de vivre de délicieux moments en chambre d'hôtes. Là aussi, le soin apporté par les propriétaires à donner vie à des jardins fleuris est un magnifique hommage à la beauté de la nature. Et une incitation à la saisir dans une belle lumière matinale.
La Réserve Naturelle du Val d'Allier est un espace remarquable qui a comblé mes plus folles attentes.
J'ai surpris une martre des pins qui était derrière moi.
Le loriot, qui d'habitude est difficile à voir, a effectué plusieurs vols de nourrissage des jeunes !
Aussi rare que grâcieuse, la sterne naine est passée près de moi.
Quant à mes oiseaux préférés, les guêpiers d'Europe, ils nichent aussi dans ce sanctuaire. Encore une rencontre remarquable !
Revenons dans le Puy-de-Dôme mais toujours au bord de l'Allier, où les guêpiers s'activent avant de bientôt repartir.
La famille chardonneret s'est agrandie avec ce juvénile cherchant à se rafraîchir.
Au Marais de Lambre, à Gerzat, j'ai encore eu la chance de voir un loriot !
Le rayon du soleil levant a éclairé l'œil du lapin de garenne, levé de bonne heure pour se nourrir.
Intriguée, la rousserole effarvatte m'adresse un regard dans sa roselière.
Quant au héron cendré, il effectue sa toilette matinale bien perché.
Partons maintenant dans le Cézallier, au lac de Bourdouze où la faune et la flore m'ont permis d'utiliser le 105mm macro. Un site classé Espace Naturel Sensible. A photographier avec sensibilité, donc.
La ligulaire de Sibérie est une plante remontant à l'ère glaciaire !
La gentiane des marais ou gentiane pneumonanthe est dans son milieu favori, celui des tourbières et des zones humides.
Evidemment, les insectes abondent dans ce milieu.
Il y a des regards dont on a du mal à se détacher !
Terminons cette rétrospective avec un grand moment de partage. L'équipe du Festival m'a confié la coanimation d'un stage consacré à la macro. Je profite de ce billet pour saluer toutes ces personnes qui m'ont accueilli avec la plus grande convivialité. Nous avons effectué une sortie par une journée caniculaire dans un lieu que je vous recommande : les Gorges de la Bouble, à Chantelle (Allier).
Le débit de la rivière était faible mais les idées de photo macro ont fusé.
La perche arc-en-ciel.
La coccinelle, fameuse "Bête à Bon Dieu", prise devant... l'abbaye !
Tentative d'image "zen", au bord de la Bouble.
Merveille de la diversité chez les insectes, parfois minuscules, parfois plus visibles...
Nous avons même pu observer longuement une couleuvre vipérine au repos. C'était ma première observation de cette espèce qui passe beaucoup de temps dans l'eau.
Et je finirai avec les nombreuses libellules que nous avons pu croiser au cours de cette journée.
C'était très plaisant d'être entouré de personnes curieuses et respectueuses, expérimentées ou non. Et certaines libellules nous ont approchés sans crainte !
Bref, un mois de juillet où j'ai tenté de chercher le bonheur où il se trouvait, c'est-à-dire près de chez moi, dans un environnement naturel regardé avec respect et attention, entouré de personnes proches ou inconnues mais partageant cette volonté de ne pas passer à côté de certaines choses parfois minuscules. Un état d'esprit que je résumerais en deux citations :
- "Carpe diem" (Horace) : cueille le jour, profite du jour présent.
- "L'essentiel est invisible pour les yeux" (Saint-Exupéry, Le Petit Prince).